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Mois : juin 2025

Graines de changement : l’école primaire Tigué Lako de Fria trace la voie !

Lors de la récente mission de suivi et d’évaluation du Club d’Agriculture à Fria en début de semaine, l’équipe s’est rendue à l’école primaire de Tigué Lako. C’est dans le cadre du projet Graines de Changement. La mission a apprécié le potager développé dans ce vieux quartier de Fria. Les 12 enseignants qui encadrent les quelque 700 élèves ont expérimenté l’initiation de la culture de quelques spéculations aux tout-petits. Ils cultivent des cultures maraîchères telles que le maïs, les concombres et le gombo. Cet instituteur, a accueilli l’équipe du Club d’Agri et a fourni des informations détaillées sur le projet. Selon lui, Graines de Changement a permis de développer une approche pédagogique innovante et a créé un lien fort entre les élèves et la terre. « Lorsque le projet Graines de changement, initié par Madame Pratima, a été lancé, nous avons été invités à participer à une formation. Après avoir suivi cette formation, nous avons été chargés de transmettre les connaissances acquises aux élèves. Nous combinons la théorie en classe avec des séances pratiques sur le terrain, afin que les élèves puissent mettre en application les compétences qu’ils ont acquises. Ainsi, même si certains élèves abandonnent l’école, ils auront acquis des compétences qui leur permettront de subvenir à leurs besoins. On a toujours dit aux élèves que la terre ne ment jamais », explique Mohamed Lamine Camara, enseignant à l’école primaire de Togué LAKO.Cette autre institutrice a souligné les difficultés rencontrées dans la gestion des parasites et des maladies qui affectent les cultures. Malgré cela, elle a salué l’action du Club d’Agri, porteur du projet Graines de Changement, et a exprimé sa gratitude pour le soutien apporté. « Nous avons travaillé avec nos élèves et avons accompli un travail remarquable, malgré quelques défis. Il est important de reconnaître que la culture du maïs n’a pas été couronnée de succès, mais nous tenons à féliciter Madame Pratima, la porteuse du projet Graines de changement, pour son initiative et son soutien. Nous apprécions son engagement en faveur de l’éducation et du développement des compétences chez les élèves », rejouit l’enseignante Bountou Rabi Sylla.L’équipe de coordination et d’experts agronomes et phytothérapie a fait un constat de mi-parcours. Cet ingénieur agronome souligne l’importance de la formation et de la sensibilisation des enseignants et des élèves aux pratiques agricoles durables.« L’objectif du Club d’agriculteurs est d’accompagner les producteurs et d’initier les élèves à la formation en agriculture. Actuellement, nous sommes à l’école de Tigué Lakô, où les enseignants et les élèves ont mis en place un jardin potager. Bien que ce jardin soit de taille modeste, il permet aux élèves d’apprendre les techniques culturales, depuis le choix du terrain jusqu’à la récolte et la valorisation des produits. Le constat que nous avons fait est que les élèves ont choisi d’associer le maïs, le gombo et le concombre dans leur jardin. Cette approche est intéressante, car elle permet de diversifier les cultures et de minimiser les risques. Cependant, nous avons constaté que le maïs a été affecté par des problèmes, tandis que le gombo semble prometteur pour une récolte abondante et régulière », détaille l’ingénieur agronome Ibrahima Bah, consultant chez Topaz.Il prodigue également des conseils aux enseignants pour la réussite du projet graines de changement.« Nous avons également remarqué que les élèves n’ont pas utilisé de planches pour délimiter les espaces de culture, ce qui peut entraîner des difficultés pour l’entretien et la récolte. Nous allons donc leur prodiguer des conseils pour qu’ils puissent créer des planches de culture de taille appropriée 1 mètre de large et 5-10 mètres de long et respecter les normes techniques pour chaque culture », remarque M. Bah.Après ces séances de conseils et de formation, les enseignants ont promis de mettre en œuvre les recommandations formulées pour améliorer la situation. « Les représentants du projet sont venus visiter nos champs et ont formulé des recommandations précieuses. Ils nous ont conseillé de nous référer à eux en cas de problèmes ou de difficultés. Désormais, nous nous engageons à solliciter leur expertise chaque fois que nous rencontrerons un obstacle, afin de trouver des solutions efficaces et améliorer nos pratiques agricoles », Marcel Kova Guilavogui. Après Fria, le Club d’Agriculture poursuit ses visites en se rendant à Kindia puis Faranah, pour continuer à soutenir les écoles dans le cadre du projet Graines de Changement et à évaluer les progrès réalisés. De retour de Fria, Mamoudou Boulléré Diallo, Alhassane Diallo et Binta Tafsir Diallo

L’Agriculture au cœur des écoles dans les îles Fotoba

Le club d’agriculture, dans son élan de changement et de promotion du travail de la terre, a lancé un projet intitulé « Graines du Changement » dans ses différents antennes. L’objectif de ce projet est d’initier les élèves du primaire à l’agriculture, en leur offrant une expérience pratique. Des pépinières ont été créées dans des écoles pilotes pour accompagner les élèves dans cette démarche. Bien que des initiatives similaires aient existé par le passé, ce directeur de l’école de l’ile de Tamara qui fait parti des iles fotooba, se réjouit de voir ce projet renaître sous une nouvelle forme, adaptée aux besoins actuels. » Camara Alseny Mariama, Directeur de l’école de Tamara explique. « En tant que directeur d’école, lorsque vous me posez des questions sur le projet « Graines de changement« , je dirai que c’est un projet émanant du club d’Agriculture, une sous-branche de ce club, approuvé par le ministère de l’Éducation nationale et par l’IRE, jusqu’à la DCE, que nous sommes aujourd’hui en train de mettre en œuvre. Le projet « Graines de changement » nous a apporté beaucoup de choses. Nous sommes en train de tout mettre dans des brochures pour que, à l’ouverture prochaine, les cours soient dispensés dans les écoles de Cassa à Yomou. Dans un premier temps, nous allons commencer avec le primaire, ensuite le collège et le lycée. Avant, ce même programme était enseigné dans les écoles sous forme de matière, mais au fil du temps et avec le changement de régime, le projet est resté à l’abandon. C’est pourquoi, avec Madame Pratima, qui a eu l’initiative de lancer ce projet similaire mais plus moderne, nous avons pu le relancer. Depuis que nous avons commencé avec « Graines de changement », nous avons suivi de nombreuses formations. Une équipe de l’IRE était là pour former tous les enseignants de ces îles. Pendant une semaine, elle nous a outillés en techniques et à l’utilisation des outils mis à notre disposition pour l’enseignement des élèves. Une autre formation a été organisée les 23, 24 et 25 du mois dernier avec deux experts de l’IRE. À la fin, les enseignants étaient très satisfaits du résultat obtenu, au point de demander des jours supplémentaires. À l’IRE, nous avons pris part à une formation sur comment préparer les élèves à la vie professionnelle agricole. L’objectif est d’assister l’élève dès la basse classe, de sorte que si ce dernier n’a pas eu la chance de poursuivre les études jusqu’à l’Université, il pourra utiliser ces techniques déjà apprises pour travailler la terre et en tirer profit. Les techniques mises en place sont les suivantes : 30 minutes de théorie en classe et 30 minutes de pratique sur le terrain. La terre ne ment pas, c’est pourquoi apprendre ces techniques aux enfants sera un grand atout pour eux. » Avec le projet ‘Graines de Changement’, les élèves de l’île de Fotoba sont en train de découvrir les joies de l’agriculture et de développer des compétences qui leur seront utiles tout au long de leur vie. Cette initiative est un exemple concret de l’engagement du Club d’Agriculture en faveur de l’éducation et du développement durable.

Goteya : un centre d’apprentissage agricole au service de la lutte contre la pauvreté

À Goteya au cœur de la sous-préfecture de Mafrinya, l’entreprise Topaz à travers sa filiale agricole a mis en place un centre d’apprentissage qui se positionne comme un vecteur clé dans la formation agricole et la lutte contre la pauvreté. S’étendant sur 97 hectares, ce site est dédié à l’enseignement pratique de diverses techniques culturales, avec le soutien précieux d’ingénieurs agronomes. Diversité des cultures et expertise agronomique Le centre de Goteya cultive une large gamme de produits, comme l’explique l’ingénieur Ibrahima Bah, qui travaille sur le site : « L’acajou couvre 60 hectares, 16 hectares de riz avec quatre (4) variétés différentes, l’ananas trois (3) hectares, le maïs deux (2) hectares, on est en train de faire les différents ennemis du maïs. » En parallèle des céréales, le centre se consacre également aux cultures maraîchères. « Nous faisons le concombre, le piment, la tomate, l’aubergine, la carotte, le radis et cetera, » ajoute Ibrahima Bah. Il souligne la dynamique collaborative de l’équipe et le rôle du centre en tant que lieu d’apprentissage : « Ici c’est un centre d’apprentissage. Il y a des gens qui viennent ici qui n’ont aucune expérience mais après un mois, deux mois voire un an ils quittent avec des expériences bien fournies et même s’ils sont chez eux maintenant ils pratiquent l’agriculture. » Des témoignages de succès et de gratitude Grâce au soutien de Topaz, les femmes formées au centre témoignent de l’impact positif de cet apprentissage sur leur vie. L’une d’elles exprime sa reconnaissance : « Le travail des pépinières-là nous l’avons parfaitement maîtrisé maintenant. Aujourd’hui, même si on quitte ici, on peut trouver de quoi nourrir nos familles. Le travail d’ici nous sert beaucoup. Même pendant les fêtes, ils nous font des cadeaux, ils nous offrent du riz, de l’argent et d’autres biens. Ça nous fait vraiment plaisir. » Actuellement, une cinquantaine de travailleurs sont actifs sur le site, et en plus de la formation, des familles bénéficient régulièrement de dons et de cadeaux, notamment lors des fêtes, renforçant ainsi l’impact social du centre. Le centre de Goteya illustre une approche concrète pour autonomiser les populations rurales par l’acquisition de compétences agricoles, offrant un chemin tangible vers une meilleure sécurité alimentaire et économique. Mamoudou Boulléré Diallo

Fotoba : des femmes s’adaptent à l’agriculture moderne

Khessatv.net : à Fotoba, la pêche est l’activité principale des habitants. À côté de cette pratique, les femmes développent la vente de poisson dans les marchés. Les femmes ont pris un nouveau virage. Elles se lancent désormais dans l’agriculture, convaincues que la terre est un levier d’autonomisation et un rempart contre la faim. « Quand les ventes de poisson ne suffisent plus, la terre peut encore nourrir nos familles », disent-elles avec espoir. Grâce au projet porté par le Club d’Agriculture, les femmes travaillent déjà sur plus de 20 hectares de terres.Bien que ambitieuses, le travail avec des outils rudimentaires a ses limites. Certaines tâches physiques leur sont difficiles, et les moyens techniques font défaut. C’est pourquoi, elles sollicitent l’aide des jeunes pour les travaux lourds et appellent à un soutien matériel pour accroître le rendement. Pour elles, l’agriculture est plus qu’une activité : c’est un acte de survie, une voie vers la dignité. « Avant, la pêche nous permettait de nourrir nos familles, mais aujourd’hui, c’est devenu compliqué. Après plusieurs réflexions, nous avons pensé à l’agriculture. Parce que si, par exemple, le pêcheur rentre bredouille, on peut quand même préparer du manioc pour nourrir la famille. C’est pourquoi nous avons déjà défriché 20 hectares dans un premier temps, et nous souhaitons avoir encore plus de terres à cultiver, mais pour cela, nous avons besoin de l’aide des jeunes pour certains travaux physiques que nous ne pouvons pas faire nous-mêmes. Avec des machines, ce serait encore plus rapide, plus efficace, et cela nous permettrait d’obtenir une récolte en qualité et en grande quantité », explique Jeanne Kourouma, bénéficiaire du projet. À part Fotoba, le Club d’agriculture est aussi installé dans les préfectures de Fria, de Kindia et de Forécariah. Objectif, aider les communautés dans leurs activités agricoles. Mariama Fodé Camara

L’agriculture face aux défis climatiques : l’urgence extrême contre la pauvreté

Khessatv.net : Face aux défis du changement climatique et de la déforestation, de plus en plus d’agriculteurs se tournent vers les cultures forestières durables. Ibrahima Kourouma, lui, s’est spécialisé dans ce domaine. Parmi les essences qu’il cultive : le mélina, le fromager et le teck. Cet agriculteur nous explique comment il prépare le sol pour accueillir ces jeunes plants. << La matière organique est essentielle. On ne travaille pas le sol au hasard, mais en fonction de ses besoins. Avant toute chose, il faut étudier le sol, comprendre ses caractéristiques : son humidité, sa texture, et sa structure. C’est pour cela que nous faisons une préparation du sol soignée>>, dit-il. Le mélina, par exemple, nécessite un arrosage régulier, surtout en saison sèche. Pour répondre à ce besoin, Ibrahima puise l’eau directement dans le lac à l’aide d’une motopompe. 《Après cette étape, nous faisons les trous de plantation. Une fois les plants mis en terre, nous passons à l’arrosage. Grâce à un système de tuyauterie raccordée, nous pouvons irriguer régulièrement. La fréquence d’arrosage dépend surtout de la température ambiante. Par exemple, lorsque la chaleur est intense, il nous arrive d’arroser deux fois par jour pour éviter le dessèchement》, rajoute le jeune. Les conditions climatiques impactent négativement la récolte deplore les agriculteurs. Les températures élevées affectent parfois la qualité et la productivité du sol, rendant la tâche plus difficile. 《Le principal problème ici, c’est le stress hydrique. Les fortes températures ralentissent la croissance et le développement des plants, mais elles appauvrissent aussi le sol. En effet, il existe deux types de porosité du sol :La microporosité, qui favorise l’infiltration de l’eau, la macroporosité, qui assure une bonne aération. Si l’une est défaillante, cela limite fortement la santé du sol et des plants》. Sa pépinière s’inscrit pleinement dans un projet de reboisement local. Dès le mois de juillet, elle pourrait être mise à la disposition de la communauté, pour encourager la plantation à plus grande échelle. 《Cette pépinière de Bangoua s’étend sur 5 000 m². Elle est entièrement financée par un donateur et accueille des plants exotiques comme le mélina, ainsi que quelques essences locales. Elle a été installée il y a trois mois, et d’ici 45 jours, soit aux alentours du 15 juillet, nous espérons pouvoir distribuer les plants à la communauté, dans le cadre du programme de reboisement》..¿ Le succès d’une plantation de mélina, de teck ou de fromager dépend avant tout d’une bonne préparation du sol et d’un arrosage adapté aux besoins spécifiques de chaque espèce. Un travail exigeant, mais essentiel pour bâtir les forêts de demain.Mariama Fodé Camara et Alhassane Diallo